Paris Place de Droit est une association née au sein du barreau de Paris dont l’objet est de sensibiliser les acteurs économiques et sociaux français à l’importance de notre place de droit et de travailler à son rayonnement dans le monde. Retrouvez l’interview de Jacques Bouyssou, Secrétaire Général de l’association.
Portrait
Jacques Bouyssou, avocat au barreau de Paris et au barreau de Madrid, pratique une activité contentieuse orientée à l’international au sein du cabinet Alerion dont il est l’un des fondateurs. Il est, par ailleurs, Vice-Chair du Litigation Committee de I’International Bar Association. Ancien Membre du Conseil de |’Ordre, il a été Secrétaire de la Commission internationale sous le Bâtonnat de Pierre-Olivier Sur. ll est Secrétaire Général de |’Association Paris Place de Droit.
Pourriez-vous nous présenter l’Association « Paris Place de Droit » dont vous êtes le Secrétaire Général ?
Paris Place de Droit rassemble depuis 2015 (autour du Tribunal de commerce de Paris, de |’AFJE, du Cercle Montesquieu, d’ICC, de la CCIP, de Paris Place d’Arbitrage, de Paris 1 et du Barreau de Paris) les acteurs du monde du droit désireux de réfléchir ensemble à la promotion de notre place de droit tant vis-à-vis des décideurs français que dans la sphère internationale. La création de l’association s’inscrit dans la continuité d’un mouvement initié sous le Bâtonnat de Dominique de La Garanderie et poursuivi plus tard par Dominique Borde, AMCO, et Thomas Baudesson, AMCO. L’association réunit différents membres de la grande famille du droit animés par un fort esprit d’équipe et la conviction que la France dispose d’atouts exceptionnels qui font de Paris l’une des capitales du droit dans le monde.
Parmi ces atouts, l’importance de la culture civiliste dans le monde donne à la pensée juridique française un rayonnement particulier. Le prestige des institutions françaises, grace à leur culture multiséculaire d’indépendance et à l’excellence de la formation des magistrats, permet à notre justice d’inspirer une grande confiance à des plaideurs de nombreuses juridictions n’offrant pas les mêmes garanties. A ces atouts, qui sont I’héritage d’une vieille nation comme la nôtre, s’ajoutent la place prise par Paris dans le monde de l’arbitrage grace à la présence de la CCI, la très forte ouverture internationale des directions juridiques des entreprises françaises et, bien sûr, la richesse humaine exceptionnelle du barreau de Paris dont plusieurs milliers de confrères ont une double culture juridique.
Pourriez-vous nous parler de l’activité récente et des travaux de l’Association ?
Comment les personnes intéressées peuvent-elles prendre part aux initiatives ?
Depuis 5 ans, avec Frank Gentin, qui préside |’association, et l’ensemble des membres fondateurs, nous avons porté de nombreux projets et initiatives. Nous avons, par exemple, participé à de nombreuses conférences dans le monde et avons été sélectionnés par le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères pour rédiger une brochure de présentation de l’offre française en matière de résolution des litiges internationaux qui est désormais distribuée dans toutes les ambassades de France. Avec le tribunal de commerce, nous avons organisé deux éditions de la Nuit du Droit qui ont obtenu un succès remarquable. Pendant le confinement nous avons montré la solidarité du monde du droit avec le monde économique en mettant en place, avec le Tribunal de commerce, le Cercle Montesquieu et l’AFJE, la plateforme Tiers-Conciliateurs.
Je suis particulièrement heureux du concours Paris Place de Droit organisé avec le barreau de Paris et l’EFB au Tribunal de commerce. Grace à l’accueil du Président Paul-Louis Netter et à l’énergie déployée par Valence Borgia, AMCO, le concours a mobilisé des élèves avocats et des jeunes confrères qui ont fait vivre avec beaucoup de talent la procédure devant les chambres internationales. Ils ont montré toute la vivacité et l’enthousiasme de notre barreau.
Les personnes intéressées peuvent bien sûr, à condition d’être membres de l’association, participer à nos travaux en particulier dans les commissions thématiques qui travaillent sur des sujets comme, par exemple, la place du numérique dans la procédure commerciale ou la justice environnementale.
A l’instar du barreau de Paris, « Paris Place de Droit » fait de 2021 l’année de l’attractivité,
pourriez-vous nous parler des projets envisagés ?
Paris Place de Droit a choisi de placer l’année 2021 sous le signe de |’attractivité car, dans un monde caractérisé par les tensions régionales, la tentation du repli et l’affaiblissement des organisations de coopération internationale, nous pensons que le droit est un facteur de stabilité et que la France a dans ce domaine des atouts puissants et une voix singulière qu’il est important de promouvoir. Les échanges auxquels nous avons pu participer avec d’autres places nous ont convaincus de la pertinence de ce constat. Promouvoir l’attractivité de notre place de droit c’est aussi pour les femmes et les hommes de droit que nous sommes, le moyen de souligner l’importance du droit dans notre société.
S’ajoute à ces motivations civiques le fait que l’année 2021 doit réunir à Paris plusieurs milliers d’avocats du monde entier dans le cadre de la conférence de International Bar Association si le contexte sanitaire le permet. C’est une occasion unique de les sensibiliser à nos atouts !
Nous avons prévu plusieurs manifestations tout au long de l’année sous la responsabilité de notre confrère Matthias Fekl, ancien secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, qui anime notre commission attractivité.
Quel message souhaitez-vous partager en conclusion avec vos consoeurs et confrères du barreau de Paris ?
J’ai envie d’inviter mes consoeurs et confrères à s’engager à l’international. L’ouverture à l’altérité est inhérente à notre métier. L’exercice international en offre un aboutissement particulièrement enrichissant : la confrontation avec des cultures différentes et l’échange qui en découle donnent une épaisseur humaine et culturelle qui contribue à la valeur du conseil d’un avocat. C’est possible au niveau de l’exercice individuel car l’international est un terrain qui permet I’épanouissement d’une grande variété de talents dans des domaines juridiques très divers. C’est évidemment possible, de façon collective, à travers les très nombreuses associations et commissions que propose le barreau de Paris !
Interview à lire dans le bulletin n°3 du Barreau de Paris du 10 février 2021.